Giselle a eu une enfance aisée : une famille aimante, une situation bonne et stable sans forcément baigner dans le luxe. Elle a vite compris à son adolescence que son corps pouvait être un atout, même si elle a également une grande intelligence. Elle décida de s'orienter dans l'art un peu par envie et par facilité, ne voulant pas s'en aller dans des filières scientifiques. Elle a toujours voulu une grande vie, dans le faste et l'argent, en un sens faire mieux que ses parents. Vu son plan de carrière, ça paraissait mal embarqué et même si l'idée de se servir de son corps pour parvenir à tout ça lui déplaisait un peu, elle s'y est fait pour cotoyer des soirées huppées. En tant qu'artiste débutante, elle n'aurait pas eu ces entrées, mais un décolleté et une robe courte ouvrait bien des portes.

C'est comme ça qu'elle a rencontré Piotr. Une soirée où ils ont conversé, il a de suite compris qu'il avait affaire à un esprit aiguisé, à une femme qui avait de la jugeote, ce qui le rendait perplexe vis à vis des tenues qu'elle arborait. Il y a vite eu une alchimie entre eux, une relation naissante. De l'amour ? De son point de vue à elle, c'était avant tout de l'arrivisme, elle avait trouvé un bon partie et bien foutu en prime. Il y a (eu ?) des sentiments, apparus plus tard. Piotr s'est un peu voilé la face sur les intentions de Giselle, mais il était à l'époque satisfait de cette situation. La relation avançant et le mariage consommé, la réalité les a rattrapé. Le boulot pour lui, sa carrière d'artiste pour elle. Enfin, c'était plus une passion et un hobby, avec la vie qu'elle avait, réussir dans l'art lui importait peu, sa galerie étant plus une vitrine de sa vie que de ses œuvres ou de celles de ces protégés.

Ca ne marche pas trop avec Piotr, mais il lui apporte ce qu'elle veut, et elle ne veut pas d'un vieux à la place. En plus, elle a développé des sentiments, et même si la relation bat de l'aile et qu'elle fait peu, elle ne se voit pas finir à côté de quelqu'un d'autre. Elle envisage d'aller voir ailleurs, histoire de se donner des frissons, sans savoir que Piotr en est au même état.