Les Markhov ont perdu de leur superbe au cours du siècle précédent, cessant d'être dans les sphères du pouvoir en oeuvrant dans les champs de la froide Russie. Autrefois grande famille influente qui avait des relations dans bien des compartiments de la société, désormais éleveurs de bétail et fermiers bourrus. + De son enfance à son adolescence, la nouvelle Markhov n'a eu de cesse de ressentir une douce haine grandir en elle à l'égard de ses parents, de ses frères et soeurs. Si peu ambitieux, si peu désireux de faire autre chose de leurs existences, ne comptant que vivre simplement et mourir au cours d'un énième hiver rigoureux. La rouquine ne pouvait pas se satisfaire de cela, repoussant les mâles bourrus qui commençaient à trouver ses formes plus qu'attrayantes et désireux de la culbuter dans la paille pour mieux l'enfanter et la faire devenir fermière. + Alors elle a fui, la Markhov. Ayant juste assez pour s'assurer un trajet jusqu'au coeur de la Russie, la Moscou et sa promesse d'une autre existence, d'un autre monde. Ses rêves se sont vite heurtés à une cruelle réalité, l'obligeant pendant un temps à vivre dans la rue. Frigorifiée. Se refusant à regretter la vie désuète qu'elle a quitté et prête à mourir dans le froid mordant s'il le fallait. + Une nuit fut plus douloureuse que les autres, toute chaleur ayant quitté son corps, la laissant peu à peu inconsciente. A son réveil cependant, elle ne découvrit pas le paradis mais une sublime chambre, des draps chauds autour de son corps nu, de la nourriture à proximité d'elle. S'emparant d'un couteau, la Markhov se prépara pour tuer son kidnappeur, se postant à côté de la porte. + Elle le manqua d'un centimètre mais l'entailla, s'apprêtant à porter un second coup quand elle fut violemment plaquée contre un mur. Son arme échouant au sol, sa poitrine nue se soulevant irrégulièrement alors qu'elle se débattait. Criant des insultes russes. Elle fut projetée sur le lit, reprenant vite conscience et cherchant du regard le moindre objet pour se défendre. Pourtant, son bourreau ne se rua pas sur elle, se contentant d'étudier sa nouvelle blessure et de ramasser le couteau. Katya, se couvrant maladroitement le corps avec ses bras, attendit, prête à tout. + Après un monologue dont elle ne manqua aucun mot, le russe blond la quitta, laissant la porte grande ouverte. Elle était libre, rien ne la retenait ici ; elle pouvait aussi bien rester que de disparaître à toute vitesse. Si cependant elle souhaitait profiter plus longuement de son hospitalité, elle devrait travailler pour lui. Dans ce club. Devenant une tentatrice, une maîtresse, une succube. Markhov s'essayait à repousser tous ces mots de son esprit, trouvant des habits pour elle, mangeant brièvement avant de s'aventurer dans le couloir. Rejoignant des salles où hommes et femmes discutaient, certains couples nouvellement formés allant et venant, passant à côté d'elle. Un homme vint aussi l'aborder, lui demandant si elle souhaitait prendre un verre. La Markhov accepta à contrecoeur, n'ayant jamais consommé autre chose que l'alcool de la campagne qui lui brûlait la gorge et lui laissait un goût amer durant de longues heures. + Tout lui paraissait surréaliste, et d'autant plus après avoir reçu un billet du jeune homme pour la remercier de la conversation avant de partir. Elle tenait dans ses mains de quoi vivre convenablement pendant une semaine, et elle s'était contentée d'émettre des sourires. Elle voulait cependant bien plus. Repérant un homme chargé de la sécurité, elle lui ordonna plus qu'elle lui demanda de savoir où était le patron. Retournant par le couloir dont elle était issue, entendant des gémissements, des cris s'échappant de certaines chambres. Elle croisa son sauveur, s'apprêtant à déverser ses conditions quand une voix l'interpella ; elle se retourna, et se rendit compte qu'il y avait aussi derrière elle l'homme qui l'avait sorti de la rue. Bouche bée, elle observa les jumeaux Glazatchiov avant que l'un des deux ne l'invite à la suivre dans un endroit plus privé. + Tout cela n'était que le début, un partenariat s'établissant, Katya se donnant le droit de disparaître quand elle le voulait. Le Law of Desire, le club BDSM où elle se trouvait, n'était pas une prison. Rougissante, elle avoua cependant son innocence totale en la matière et, après un douloureux moment d'hésitation, elle lança un "Apprenez-moi". La Markhov avait conscience de faire un pacte avec le diable mais elle était prête à tout pour cesser de survivre et commencer à vivre. Sentant même une agréable chaleur au creux de ses reins alors que le blond lui tournait autour, matant effrontément son cul, sa poitrine, ses longues jambes. Il accepta de lui apprendre. + Après des semaines, des mois à expérimenter des coïts/sodomies profondes, elle est devenue la demoiselle la plus convoitée du club. Surnommée Gold, elle fait tourner les têtes, accorde la petite mort à bien des mâles et femelles, ne cesse de gagner de l'argent, observant les nouvelles venues avec un regard cruel. C'est Elle, la Reine, et dans son royaume elle n'accorde sa confiance qu'à son patron, l'auteur de sa métamorphose, celui qui a tué la fermière d'Oulianovsk pour créer la femme fatale, la Markhov.